Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) regroupent la recto-colite hémorragique et la maladie de Crohn. Ces deux maladies touchent principalement les enfants et les adultes jeunes et sont d’évolution chronique. L’intestin est la cible du système immunitaire qui le détruit progressivement expliquant les symptômes et l’altération considérable de la qualité de vie des patients.

Il n’y a pas, pour l’instant, de possibilité de guérison mais les progrès médicaux ont permis le développement de médicaments immunosuppresseurs efficaces permettant d’éviter la majorité des complications et de retarder la chirurgie.

L’IMAD a structuré la prise en charge des patients autour de la clinique, de la recherche et de l’éducation thérapeutique.
La maladie de Crohn se distingue de la recto-colite hémorragique par sa capacité à atteindre l’ensemble du tube digestif avec une nette prédominance dans la fin de l’intestin grêle et le début du colon alors que la recto-colite hémorragique ne touche que le rectum et le colon. Les lésions caractéristiques sont un épaississement de la paroi du tube digestif secondaire à la présence d’une quantité très importante des cellules de la réponse inflammatoire, d’un oedéme et d’ulcérations.

Les cellules de la réponse inflammatoire sont normalement très peu nombreuses et quasi inactive dans le tube digestif normal. Elles sont attirées en très grande quantité du reste de l’organisme en cas d’agression et doivent disparaître et cesser leur travail lorsque l’agression infectieuse ou non est terminée. Dans le cadre des maladies inflammatoires chroniques intestinales, les cellules de la réponse inflammatoire sont attirées dans le tube digestif pour des agressions anodines mal identifiées et surtout vont persister de façon indéfinie malgré l’absence d’agression évidente. Les cellules de la réponse inflammatoire qui restent dans le tube digestif vont, au lieu de nous défendre, détruire progressivement l’intestin. Cette destruction progressive et souvent silencieuse entraine la formation d’une cicatrisation fibreuse rétrécissant progressivement le tube digestif jusqu’à pouvoir entrainer des occlusions intestinales. Il est fréquent que l’inflammation persiste sans provoquer beaucoup de symptômes et que la destruction du tube digestif passe inaperçue.
Au contraire de la maladie de Crohn, la recto-colite est une maladie plus superficielle avec un risque moins important de rétrécissement digestif ou de perforation. En revanche, elle est caractérisée par la fréquence des saignements digestifs et des symptômes d’urgence et d’impériosité secondaire à l’atteinte systématique du rectum. Ces symptômes sont particulièrement handicapants pour les patients.

Les mécanismes expliquant la survenue des maladies inflammatoires chroniques intestinales ne sont pas parfaitement connus. Il existe une prédisposition génétique expliquant en partie la survenue de la maladie. Cette prédisposition génétique implique plus de 100 gènes différents porteurs individuellement d’anomalies anodines. Dans certains cas, la combinaison de plusieurs anomalies fragilisent l’équilibre de la réponse immunitaire digestive et la rencontre avec des facteurs environnementaux entrainent la survenue de la maladie ou la récidive des poussées. Les facteurs environnementaux ne sont pas connus à l’exception du tabac qui est un facteur aggravant de la maladie de Crohn. Les bactéries et probablement les autres composants de notre microbiote intestinal jouent un rôle important dans les mécanismes de déclenchement des poussées. Nous ne connaissons pas les causes aboutissant à ce déséquilibre du microbiote chez les patients atteints de maladie inflammatoire chronique intestinale car il est hautement dépendant de notre système immunitaire et de la façon dont il s’est constitué dans l’enfance. Il est cependant pour l’instant impossible de modifier notre microbiote afin de diminuer voire de supprimer l’inflammation digestive.

La prédisposition génétique explique qu’il existe un surrisque familial chez les apparentés de patients atteints de maladie de Crohn ou de recto-colite hémorragique mais ce risque reste très faible inférieur à 5 % pour les enfants. Il n’existe aucun traitement préventif et donc il n’y a aucune indication à faire des recherches de prédisposition dans l’enfance. Certains gènes impliqués dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales sont parfois impliqués dans d’autres maladies immunitaires ce qui expliquent la fréquence plus élevée de maladies rhumatologiques ou dermatologiques chez les patients.

Les principaux médicaments de la maladie de Crohn vont agir sur le système immunitaire pour freiner son activité et diminuer ou supprimer l’agression du tube digestif et sa destruction progressive. Dans le cadre de la recto-colite hémorragique, le principal médicament est un anti-inflammatoire intestinal efficace dans plus de la moitié des cas.

L’utilisation des immunosuppresseurs impliquent un certain nombre de précautions notamment vis à vis des infections et des vaccins.

La possible destruction silencieuse du tube digestif et la possibilité de cicatriser la muqueuse avec les médicaments disponibles expliquent la nécessité de surveiller le tube digestif avec des moyens endoscopiques (coloscopie, fibroscopie, vidéo-capsule) ou radiologique (IRM ou scanner).
De nombreuses informations à l’intention des patients sont disponibles sur le site de l’association François Aupetit.

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